dimanche 30 janvier 2011

Non CLADe : bleuïte aiguë

Porte-clef Renault au naturel
Information
Ces derniers jours, une série d'affections a frappé médias et commentateurs : tunisite, égyptose. Plus tôt, c'était la losangivite, qui a fait grincer des dents dans les services, et à vu manipuler des données maigres comme une grenade dégoupillée. Il semblerait qu'une bleuïte aiguë en soit le dénominateur commun. Il s'agit également du titre d'une bande-dessinée, dont l'illustrateur se nomme... Besson (comme un ministre en espionnage industriel et un expert en intelligence économique, ou l'inverse). Une coïncidence qu'observe à la jumelle, de sa soucoupe, un OWNI médiatique.

Citation
C'est presque toujours par erreur qu'on apprend...
[[Michel Chevrier, extrait d' Un bleu éblouissant, Un bleu éblouissant et autres nouvelles, 1978]]

Give me ten men like Clouseau and I could destroy the world (Donnez-moi dix hommes comme Clouseau et je pourrais détruire le monde)
[[Inspecteur Dreyfus, dans Quand l'inspecteur s'emmêle (A shot in the dark), film de Blake Edwards, 1964]]

Lien
Dans le calme relatif de cette fin de semaine autour de l'affaire fantasmatique d'espionnage-industriel-manipulation-carabistouille-déstabilisation-cafouillage, l'article dominical d'OWNI Espionnage chez Renault: un cas de bleuïte ou une vraie fuite ? a le mérite de reposer posément les données, de revenir aux faits, dates, enjeux et acteurs.

Au plaisir des chantres médiatiques du vocabulaire martial de guerre économique, après le concept militaire de cible molle martelé par Carlos Ghosn, OWNI reprend dans l'un de ses scénarios le terme de bleuïte. Ce nom chantant renvoie aux opérations de manipulation des services secrets français durant la guerre d'Algérie, visant à susciter la paranoïa et de lourdes purges dans les rangs des unités territoriales (wilayas) de l'ALN. sur l'impulsion notamment de Paul-Alain Léger. Quant à OWNI, nous renvoyons à l'article du 05-10-2010 de Télérama, Owni, un média venu d’ailleurs.


eMedia
La page eMedia s'accroît à l'occasion d'un podcast de la série des quatre passionnantes émissions La fabrique de l'histoire : Histoire du renseignement diffusée en février 2008, et re-proposée ici au téléchargement. La série s'ouvre fort opportunément  sur Constantin Melnik (qu'on affubla de l'excellent surnom de SDECE tartare) qui revient sur l'effet fantasmatique que suscite le renseignement, à l'image d'un James Bond qui serait reconnu par tout inspecteur Clouseau, de journalistes n'allant enquêter que sur l'aspect hors nature, monstrueux, de la discipline ! La deuxième émission de la série du 19-02-2008 s'intitule précisément La "Bleuïte" ou l’art de la guerre. Téléchargeable avec les trois autres émissions ici, elle a été transcrite en texte par Taos Aït Si Slimane sur le blog Fabrique de sens.

Rappelons-le une fois encore, foin de mélange ici entre intelligence économique et espionnage même industriel, car séparés d'une frontière légale (parfois un peu poreuse). Ou peut-être par un effet-dose ? Nous reviendrons pour tard sur cette notion de pharmakon (aguiche, ou teaser).

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